L’intelligence artificielle au service de l’apprentissage : le verre à moitié plein

Publié par Boris LEJUDE le

À l’heure où l’intelligence artificielle (IA) suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes, il est utile — et même nécessaire — de regarder aussi le verre à moitié plein. Plutôt que de craindre systématiquement le remplacement de l’humain, certains penseurs, chercheurs et écrivains nous invitent à envisager l’IA comme un levier d’apprentissage, d’émancipation et de personnalisation du savoir. Leur point commun : ils ne voient pas l’IA comme une fin en soi, mais comme un outil puissant, à condition qu’il soit mis au service de l’humain.

Voici un panorama de celles et ceux qui œuvrent à réconcilier technologie et pédagogie, dans l’espoir d’une éducation plus juste, plus inclusive et plus efficace.


🧠 Isabelle Ryl – Informatique et politique publique

Isabelle Ryl, directrice de l’Institut PRAIRIE, est une figure incontournable du développement de l’IA en France. Elle milite pour une acculturation généralisée à l’intelligence artificielle, non seulement chez les ingénieurs, mais aussi dans toutes les disciplines.

Son argument : « On ne peut pas laisser les outils de demain entre les seules mains de spécialistes. » Elle défend une approche transversale qui permet à chacun de s’approprier l’IA comme un outil d’apprentissage et d’analyse.

« Ceux qui détiennent les outils d’un monde numérique détiennent les clés de demain. »


📊 Stéphane Mallat – Mathématiques appliquées et sciences cognitives

Professeur au Collège de France, Stéphane Mallat explore l’usage de l’IA dans l’enseignement des mathématiques. Il montre notamment comment les réseaux de neurones permettent de relier des concepts mathématiques abstraits à des applications concrètes comme la reconnaissance d’image.

Son argument : l’IA permet aux étudiants de comprendre par la pratique ce que les équations ne leur font que deviner. C’est un retour au sens, à l’expérience, au concret.

« Comprendre, ce n’est pas seulement savoir, c’est pouvoir manipuler le réel. »


💻 Salim Nahle – Formation en informatique et éthique de l’IA

Responsable à l’Efrei, Salim Nahle forme les étudiants à interagir avec les IA de manière responsable. Il insiste sur la nécessité d’enseigner l’IA comme une culture, pas seulement comme un savoir-faire technique.

Son argument : la compréhension des biais algorithmiques, des enjeux éthiques et des limites de l’IA doit faire partie intégrante de la formation des futurs ingénieurs.

« L’IA n’est ni bonne ni mauvaise, elle est ce que nous en faisons. »


🏫 Ethan et Lilach Mollick – Pédagogie, coaching et IA générative

Les chercheurs américains Ethan et Lilach Mollick expérimentent des façons concrètes d’intégrer l’IA dans l’enseignement supérieur. Ils ont identifié plusieurs rôles utiles de l’IA : coach pédagogique, correcteur, assistant de projet

Leur argument : bien utilisée, l’IA peut renforcer la motivation, la créativité et l’esprit critique des élèves, à condition que les enseignants gardent la main sur les objectifs pédagogiques.

« La technologie ne remplace pas les professeurs, elle les rend plus puissants. »


🤝 Margarida Romero – Sciences de l’éducation et innovation pédagogique

Chercheuse en sciences de l’éducation, Margarida Romero travaille sur l’acculturation à l’IA dès l’école primaire. Elle défend une approche créative et inclusive de l’intelligence artificielle, centrée sur les compétences socio-émotionnelles et collaboratives.

Son argument : intégrer l’IA dans les activités de projet permet aux élèves de développer une compréhension critique de ces outils, sans tomber dans la fascination ni le rejet.

« On n’apprend pas à dominer la machine, on apprend à cohabiter avec elle. »


📚 Salman Khan – Éducation numérique et IA personnalisée

Fondateur de la Khan Academy, Salman Khan est l’un des pionniers de l’apprentissage en ligne. Il voit dans l’IA un formidable outil pour personnaliser l’enseignement, en s’adaptant aux besoins et au rythme de chaque élève.

Son argument : l’IA permet d’offrir un soutien scolaire permanent, adapté et stimulant, tout en libérant du temps aux enseignants pour se consacrer à l’accompagnement humain.

« Chaque enfant mérite un tuteur qui l’écoute, l’IA peut rendre cela possible. »


✍️ Louise Akerman – Littérature assistée par IA et narration augmentée

Écrivaine et blogueuse, Louise Akerman s’est essayée à l’écriture avec ChatGPT et d’autres outils génératifs. Elle explore les potentiels créatifs et ludiques de l’IA, qui lui permettent de stimuler l’inspiration, d’expérimenter de nouveaux styles ou d’explorer des univers narratifs inédits.

Son argument : loin d’appauvrir l’écriture, l’IA peut être un partenaire fertile pour l’auteur, tant qu’elle reste au service de l’imaginaire humain.

« L’IA est comme un co-auteur silencieux qui ne dort jamais. »


🧠 Bill Hart-Davidson – Écriture universitaire et rétroaction automatisée

Chercheur en technologies éducatives à la Michigan State University, Bill Hart-Davidson conçoit des systèmes d’IA qui aident les étudiants à réviser leurs textes et à améliorer leurs compétences rédactionnelles.

Son argument : l’IA ne juge pas, elle soutient ; elle permet aux étudiants de progresser à leur rythme, en recevant des retours immédiats et neutres.

« Écrire, c’est réécrire. L’IA nous rend plus libres de le faire. »


🧑‍🏫 Ido Roll – Sciences de l’apprentissage et IA interactive

Spécialiste de l’apprentissage autorégulé, Ido Roll conçoit des environnements numériques où l’IA aide les élèves à apprendre à apprendre, en leur posant des questions, en les orientant, sans leur donner directement la réponse.

Son argument : l’IA devient un tuteur discret, qui guide sans imposer, et aide l’élève à renforcer ses capacités d’analyse et de réflexion autonome.

« Ce que l’on découvre soi-même, on le retient pour toujours. »


🌍 Sinead Bovell – Éthique technologique et inclusion

Futuriste et fondatrice de WAYE, Sinead Bovell plaide pour une alphabétisation technologique universelle, afin que l’IA ne creuse pas les inégalités, mais contribue à une société plus équitable.

Son argument : l’accès à l’éducation technologique est un droit, pas un privilège. L’IA doit être développée avec, et non contre, les populations les plus vulnérables.

« L’IA de demain doit refléter le monde que nous voulons, pas celui que nous avons hérité. »

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